Boeing et Airbus finalisent le partage de Spirit AeroSystems
Boeing et Airbus finalisent le partage de Spirit AeroSystems
© Spirit AeroSystems

publié le 08 décembre 2025 à 16:50

454 mots

Boeing et Airbus finalisent le partage de Spirit AeroSystems

Les deux plus gros constructeurs du monde ont conclu un deal capital autour du sous-traitant américain, connu comme étant un des plus importants fournisseurs de structures d’avions.


L’annonce a été communiquée séparément par Boeing et Airbus ce lundi 8 décembre. Retour aux sources pour Boeing, qui récupère une bonne partie des activités de Spirit AeroSystems, né en 2005 d’une scission avec le constructeur. L’acquisition pour 4,7 Mds$ avait reçu le feu vert de l’Union Européenne, sous condition qu’Airbus rachète les activités le concernant.

Le 16 octobre dernier, l’autorité de la concurrence avait donné son feu vert sans conditions au rachat par Airbus de certaines activités de Spirit. Tout le monde craignait que le rachat de Spirit par Boeing entraîne une perte capitale de souveraineté sur la supply chain (chaîne d'approvisionnement) d’Airbus.

Répartition des sites entre Boeing et Airbus

Au total, 15 000 employés rejoignent le giron Boeing. Les sites rachetés fournissent les structures principales des Boeing 767, 777, 787 Dreamliner, les fuselages du programme 737 et les fuselages des versions militarisées P-8 et KC-46. Pour conserver les autres clients de Spirit AeroSystems dans le domaine de la défense, la filiale Spirit Defence est créée.

Les sites intégralement repris par Boeing sont ceux de Dallas (Texas), Tulsa (Oklahoma) et Wichita (Kansas). C’est à Wichita que sont fabriqués les pylônes de l’Airbus A220. Ces activités sont rachetées par Airbus et seront transférées sur le site de Saint Eloi à côté de Toulouse.

Au Royaume-Uni, le site de Belfast en Irlande du Nord est partagé entre Boeing (comme filiale indépendante sous la marque de la société Short Brothers de Boeing), et Airbus en tant que nouvelle filiale Airbus Belfast. C’est là que sont produits les ailes et le fuselage central de l’A220. En Ecosse, le site de Prestwick est réparti entre Airbus pour la chaîne de production de composants d’ailes pour A320 et A350 (donnant naissance à la filiale Prestwick Aerosystems), et le centre d’innovation aérospatiale de Prestwick qui rejoint Boeing.

Comme promis en avril, Airbus récupère le site de Saint-Nazaire en France, où sont produites les sections de fuselage A350. Airbus récupère aussi le site de Casablanca où sont produits des composants de l’A321 et de l’A350. Enfin, le site de Kinston, d’où viennent les sections de fuselage de l’A350), rejoint Airbus Aerosystems Kinston.

Verticalisation et contrôle qualité

Spirit AeroSystems était en crise, connu pour des problèmes de qualité de sa production des fuselages. Le rachat d’une partie de ses chaînes de production par Airbus a lieu au moment où le groupe est contraint à un meilleur contrôle qualité. Airbus avait annoncé réduire ses objectifs de livraison après les révélations de problème de qualité sur des panneaux provenant d’un fournisseur.

En réintégrant les chaînes de production de Spirit, Boeing reverticalise la production de ses appareils, ce qui théoriquement devrait réduire les coûts. Mêmes espoirs pour Airbus, qui accueille plus de 4000 nouveaux collaborateurs.

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08/12/2025 16:50
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Boeing et Airbus finalisent le partage de Spirit AeroSystems

Les deux plus gros constructeurs du monde ont conclu un deal capital autour du sous-traitant américain, connu comme étant un des plus importants fournisseurs de structures d’avions.

Boeing et Airbus finalisent le partage de Spirit AeroSystems
Boeing et Airbus finalisent le partage de Spirit AeroSystems

L’annonce a été communiquée séparément par Boeing et Airbus ce lundi 8 décembre. Retour aux sources pour Boeing, qui récupère une bonne partie des activités de Spirit AeroSystems, né en 2005 d’une scission avec le constructeur. L’acquisition pour 4,7 Mds$ avait reçu le feu vert de l’Union Européenne, sous condition qu’Airbus rachète les activités le concernant.

Le 16 octobre dernier, l’autorité de la concurrence avait donné son feu vert sans conditions au rachat par Airbus de certaines activités de Spirit. Tout le monde craignait que le rachat de Spirit par Boeing entraîne une perte capitale de souveraineté sur la supply chain (chaîne d'approvisionnement) d’Airbus.

Répartition des sites entre Boeing et Airbus

Au total, 15 000 employés rejoignent le giron Boeing. Les sites rachetés fournissent les structures principales des Boeing 767, 777, 787 Dreamliner, les fuselages du programme 737 et les fuselages des versions militarisées P-8 et KC-46. Pour conserver les autres clients de Spirit AeroSystems dans le domaine de la défense, la filiale Spirit Defence est créée.

Les sites intégralement repris par Boeing sont ceux de Dallas (Texas), Tulsa (Oklahoma) et Wichita (Kansas). C’est à Wichita que sont fabriqués les pylônes de l’Airbus A220. Ces activités sont rachetées par Airbus et seront transférées sur le site de Saint Eloi à côté de Toulouse.

Au Royaume-Uni, le site de Belfast en Irlande du Nord est partagé entre Boeing (comme filiale indépendante sous la marque de la société Short Brothers de Boeing), et Airbus en tant que nouvelle filiale Airbus Belfast. C’est là que sont produits les ailes et le fuselage central de l’A220. En Ecosse, le site de Prestwick est réparti entre Airbus pour la chaîne de production de composants d’ailes pour A320 et A350 (donnant naissance à la filiale Prestwick Aerosystems), et le centre d’innovation aérospatiale de Prestwick qui rejoint Boeing.

Comme promis en avril, Airbus récupère le site de Saint-Nazaire en France, où sont produites les sections de fuselage A350. Airbus récupère aussi le site de Casablanca où sont produits des composants de l’A321 et de l’A350. Enfin, le site de Kinston, d’où viennent les sections de fuselage de l’A350), rejoint Airbus Aerosystems Kinston.

Verticalisation et contrôle qualité

Spirit AeroSystems était en crise, connu pour des problèmes de qualité de sa production des fuselages. Le rachat d’une partie de ses chaînes de production par Airbus a lieu au moment où le groupe est contraint à un meilleur contrôle qualité. Airbus avait annoncé réduire ses objectifs de livraison après les révélations de problème de qualité sur des panneaux provenant d’un fournisseur.

En réintégrant les chaînes de production de Spirit, Boeing reverticalise la production de ses appareils, ce qui théoriquement devrait réduire les coûts. Mêmes espoirs pour Airbus, qui accueille plus de 4000 nouveaux collaborateurs.



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