F-35A : La Suisse va acquérir moins que les 36 appareils initialement prévus
F-35A : La Suisse va acquérir moins que les 36 appareils initialement prévus
© Lockheed Martin

publié le 16 décembre 2025 à 11:54

725 mots

F-35A : La Suisse va acquérir moins que les 36 appareils initialement prévus

La Suisse va acquérir moins de F-35A que prévu. En cause, des coûts supplémentaires, face à une enveloppe financière votée par la population suisse de 6 milliards de francs. L’éventuelle acquisition d’autres F-35A n’interviendra qu'après examen de la procédure visant le renforcement de la sécurité et la défense de la Suisse, eut égard à l'aggravation des tensions géopolitiques actuelles. La décision devrait se matérialiser après la fin janvier 2026.


Moins de 36 F-35A pour la Suisse 

La Suisse va acquérir moins de Lockheed Martin F-35. Si 36 appareils avaient été initialement envisagés, leur nombre va se voir finalement réduit. Lors de sa séance du 12 décembre 2025, le Conseil fédéral suisse a défini la suite de la procédure d’achat des F-35A. Ce dernier a chargé le DDPS -soit le Département fédéral de la Défense, de la Protection de la Population et des Sports, l'équivalent du Ministère de la Défense français- d'acquérir autant d’avions F-35A que le permet l’enveloppe financière votée par la population suisse, soit 6 milliards de francs. Mais en raison des coûts supplémentaires prévisibles, il n'est pas possible pour la Suisse d'un point de vue financier, de conserver le nombre initialement prévu de 36 F-35A. "La décision du Conseil fédéral permet d'éviter tout crédit supplémentaire et répond à la volonté du peuple", commente le DDPS.

Des coûts supplémentaires côté américain 

Les discussions menées cet été avec les États-Unis ont montré que la Suisse ne pouvait pas imposer le prix fixe convenu contractuellement pour l’acquisiton de ses futurs F-35A. Les États-Unis invoquent des coûts supplémentaires liés aux hausses des coûts, notamment l’évolution des prix des matières premières et à d’autres facteurs. Le 13 août 2025, le Conseil fédéral a chargé le DDPS d’approfondir les travaux sur différentes options. Le DDPS a également examiné si les exigences en matière de défense aérienne correspondaient toujours aux principes sur lesquels reposait l’évaluation du F-35A, en particulier le rapport « Avenir de la défense aérienne », datant de 2017. Laquelle requiert non seulement un renouvellement en profondeur et un renforcement des performances de la défense sol-air, mais également le déploiement de 55 à 70 avions de combat modernes.

De nouveaux éléments en raison de l’aggravation des tensions politiques

Dans son examen, le groupe d’experts du DDPS, dirigé par le commandant des Forces aériennes suisses, conclut que les options présentées conservent largement leur validité au regard des exigences futures. En revanche, en raison de l’évolution technologique rapide et de l’aggravation des tensions politiques, certains aspects ont dépassé les estimations de l’époque et de nouveaux éléments sont venus s’y ajouter.

La Suisse veut protéger des attaques aériennes 

Les Lockheed Martin F-35A et les systèmes de défense sol-air de longue portée (Patriot) et de moyenne portée (IRIS-T SLM), dont l’acquisition a été précédemment décidée par le Parlement suisse, permettront à l’armée de protéger dans une certaine mesure le pays contre les attaques aériennes grâce à ces systèmes de défense modernes. "À cela s’ajoute le fait que treize pays européens misent sur le F-35, ce qui renforce l’interopérabilité au sein de l’Europe, par exemple dans l’échange de données sur la situation aérienne", détaille le DDPS.

Acquérir un nombre maximal de F-35A

"Dans ce contexte, le Conseil fédéral ne peut envisager de renoncer à l’avion de combat F-35A. En raison des coûts supplémentaires prévisibles, il estime toutefois qu’il n’est pas possible, pour des motifs de politique financière, d'acheter dès maintenant les 36 avions de combat F-35A prévus. Concrètement, le Conseil fédéral a chargé le DDPS d'acquérir le nombre maximal de F-35A possible dans les limites financières fixées par l’arrêté fédéral du 15 septembre 2022 sur l’acquisition de l’avion de combat. L'acquisition s’inscrit ainsi dans le cadre financier approuvé par le peuple en votation", ajoute le DDPS.

Le Conseil fédéral refuse de compenser partiellement les coûts supplémentaires

Le Conseil fédéral a refusé de compenser partiellement les coûts supplémentaires par des affaires compensatoires. Ces dernières, dont fait notamment partie le projet RIGI qui comprennent le montage final de quatre F-35A et les tests réalisés en Suisse, visent à accroître les connaissances relatives à cet avion de 5e génération et à renforcer l’indépendance de la Suisse en matière de maintenance. Lockheed Martin a ainsi précédemment négocié avec RUAG MRO les modalités du transfert de connaissances et d’outils, ainsi que les possibilités de formation.

Une décision attendue après fin janvier 2026

Quoi qu'il en soit, le Conseil fédéral suisse a chargé le DDPS de lui soumettre, d’ici fin janvier 2026, des valeurs-cibles pour la suite de la procédure visant le renforcement de la sécurité et la défense de la Suisse, ainsi qu’une priorisation interne des besoins pour les années 2026/2027. Une fois ces questions clarifiées, le Conseil fédéral veut se prononcer sur l’éventuelle acquisition d’autres F-35A, afin d’atteindre le nombre prévu de 36 avions de combat.

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16/12/2025 11:54
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F-35A : La Suisse va acquérir moins que les 36 appareils initialement prévus

La Suisse va acquérir moins de F-35A que prévu. En cause, des coûts supplémentaires, face à une enveloppe financière votée par la population suisse de 6 milliards de francs. L’éventuelle acquisition d’autres F-35A n’interviendra qu'après examen de la procédure visant le renforcement de la sécurité et la défense de la Suisse, eut égard à l'aggravation des tensions géopolitiques actuelles. La décision devrait se matérialiser après la fin janvier 2026.

F-35A : La Suisse va acquérir moins que les 36 appareils initialement prévus
F-35A : La Suisse va acquérir moins que les 36 appareils initialement prévus

Moins de 36 F-35A pour la Suisse 

La Suisse va acquérir moins de Lockheed Martin F-35. Si 36 appareils avaient été initialement envisagés, leur nombre va se voir finalement réduit. Lors de sa séance du 12 décembre 2025, le Conseil fédéral suisse a défini la suite de la procédure d’achat des F-35A. Ce dernier a chargé le DDPS -soit le Département fédéral de la Défense, de la Protection de la Population et des Sports, l'équivalent du Ministère de la Défense français- d'acquérir autant d’avions F-35A que le permet l’enveloppe financière votée par la population suisse, soit 6 milliards de francs. Mais en raison des coûts supplémentaires prévisibles, il n'est pas possible pour la Suisse d'un point de vue financier, de conserver le nombre initialement prévu de 36 F-35A. "La décision du Conseil fédéral permet d'éviter tout crédit supplémentaire et répond à la volonté du peuple", commente le DDPS.

Des coûts supplémentaires côté américain 

Les discussions menées cet été avec les États-Unis ont montré que la Suisse ne pouvait pas imposer le prix fixe convenu contractuellement pour l’acquisiton de ses futurs F-35A. Les États-Unis invoquent des coûts supplémentaires liés aux hausses des coûts, notamment l’évolution des prix des matières premières et à d’autres facteurs. Le 13 août 2025, le Conseil fédéral a chargé le DDPS d’approfondir les travaux sur différentes options. Le DDPS a également examiné si les exigences en matière de défense aérienne correspondaient toujours aux principes sur lesquels reposait l’évaluation du F-35A, en particulier le rapport « Avenir de la défense aérienne », datant de 2017. Laquelle requiert non seulement un renouvellement en profondeur et un renforcement des performances de la défense sol-air, mais également le déploiement de 55 à 70 avions de combat modernes.

De nouveaux éléments en raison de l’aggravation des tensions politiques

Dans son examen, le groupe d’experts du DDPS, dirigé par le commandant des Forces aériennes suisses, conclut que les options présentées conservent largement leur validité au regard des exigences futures. En revanche, en raison de l’évolution technologique rapide et de l’aggravation des tensions politiques, certains aspects ont dépassé les estimations de l’époque et de nouveaux éléments sont venus s’y ajouter.

La Suisse veut protéger des attaques aériennes 

Les Lockheed Martin F-35A et les systèmes de défense sol-air de longue portée (Patriot) et de moyenne portée (IRIS-T SLM), dont l’acquisition a été précédemment décidée par le Parlement suisse, permettront à l’armée de protéger dans une certaine mesure le pays contre les attaques aériennes grâce à ces systèmes de défense modernes. "À cela s’ajoute le fait que treize pays européens misent sur le F-35, ce qui renforce l’interopérabilité au sein de l’Europe, par exemple dans l’échange de données sur la situation aérienne", détaille le DDPS.

Acquérir un nombre maximal de F-35A

"Dans ce contexte, le Conseil fédéral ne peut envisager de renoncer à l’avion de combat F-35A. En raison des coûts supplémentaires prévisibles, il estime toutefois qu’il n’est pas possible, pour des motifs de politique financière, d'acheter dès maintenant les 36 avions de combat F-35A prévus. Concrètement, le Conseil fédéral a chargé le DDPS d'acquérir le nombre maximal de F-35A possible dans les limites financières fixées par l’arrêté fédéral du 15 septembre 2022 sur l’acquisition de l’avion de combat. L'acquisition s’inscrit ainsi dans le cadre financier approuvé par le peuple en votation", ajoute le DDPS.

Le Conseil fédéral refuse de compenser partiellement les coûts supplémentaires

Le Conseil fédéral a refusé de compenser partiellement les coûts supplémentaires par des affaires compensatoires. Ces dernières, dont fait notamment partie le projet RIGI qui comprennent le montage final de quatre F-35A et les tests réalisés en Suisse, visent à accroître les connaissances relatives à cet avion de 5e génération et à renforcer l’indépendance de la Suisse en matière de maintenance. Lockheed Martin a ainsi précédemment négocié avec RUAG MRO les modalités du transfert de connaissances et d’outils, ainsi que les possibilités de formation.

Une décision attendue après fin janvier 2026

Quoi qu'il en soit, le Conseil fédéral suisse a chargé le DDPS de lui soumettre, d’ici fin janvier 2026, des valeurs-cibles pour la suite de la procédure visant le renforcement de la sécurité et la défense de la Suisse, ainsi qu’une priorisation interne des besoins pour les années 2026/2027. Une fois ces questions clarifiées, le Conseil fédéral veut se prononcer sur l’éventuelle acquisition d’autres F-35A, afin d’atteindre le nombre prévu de 36 avions de combat.



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