Le premier hélicoptère H160 a été livré aujourd’hui 16 décembre par Airbus Helicopters à Marignane. Mais c’est à Istres (Bouches-du-Rhône), dans la DGA et donc très loin des FAGN (Forces Aériennes de la Gendarmerie Nationale) que l’appareil passera les six prochains mois. Explications pour comprendre un programme extrêmement atypique depuis ses débuts.
La gendarmerie reçoit deux nouveaux types d'hélicoptères simultanément, le H145D3 et le H160. Ce qui génère trop d'activités d'expérimentation simultanément, et face à l'insuffisance de place et de RH spécialisée dans ce domaine, les forces aériennes de la gendarmerie ont dû renoncer... à l'utiliser dans les six prochains mois, comme le reconnaît à demi-mot son chef dans une interview à paraître demain dans Air et Cosmos.
C'est assez rare, c'est donc la... DGA (Direction Générale de l'Armement) elle-même qui va procéder à l'expérimentation dans un premier temps, à Istres. Cela permettra aussi à la DGA de mieux appréhender, avant le Guépard, le H160 dans une configuration bien plus complexe que son propre H160 commandé par DGA EV et l'EPNER (École du Personnel Navigant d'Essais et de Réception). Le H160 de la gendarmerie est bien plus proche du Guépard que le H160 civil, même s'il en conserve des composants majeurs.
Par contre, il dispose déjà d'équipements de mission comme la boule optronique Euroflir 410 de Safran relocalisée dans le nez, alors qu'initialement, elle aurait pu rester à la porte de soute, comme c'est le cas pour les H160 loués par la marine et transformés -avec succès- par Babcock dans son usine du Canet-des-Maures (Var). Depuis ses débuts, le H160 gendarmerie a connu un sentier pas très rectiligne. La DGA en a commandé 10 dans le cadre du plan de soutien à l'aéronautique, durant le covid-19. Mais assez étonnamment, elle avait cru -et la gendarmerie aussi- pouvoir obtenir les premiers en moins de deux ans, et donc, en avoir au moins deux pour les JO 2024. En aéronautique, on le sait, ce ne sont pas les délais, de surcroît pour un appareil récent, qui devient un appareil de mission, et qui donc reçoit ensuite de fortes customisations.
Pourtant, le ministre de l'Intérieur y avait cru lui aussi, avant de sobrement reconnaître que ce serait impossible dans un délai pareil d'avoir à la fois les appareils prêts au vol avec un système de mission qui semble, en outre, extrêmement complexe. Comme le reconnaît, un brin gênée, la gendarmerie. En fait, le premier appareil n'arrive que maintenant, presque deux ans après la date annoncée à l'origine. Et sans le fameux système de mission qui, lui, n'arrivera peut-être que sous un an...
Il n'y a pas d'explication convaincante sur les motifs de ces nouveaux retards. Peut-être des composants étrangers à remplacer ? Peut-être une ingénierie mal ficelée ? Ou des gendarmes qui ont cru pouvoir charger la mule avec beaucoup (trop) de spécifications. Une hypothèse qui semble avoir gagné du terrain au fil des mois. Ou encore une supply chain pas au rendez-vous -elle fonctionne pourtant sur le H160...-, ou un fournisseur récalcitrant ?
Même des voix s'élèvent en gendarmerie pour interroger le choix de l'appareil, d'autres auraient même bien vu un H225 pour transporter le GIGN comme le RAID, et assurer d'autres missions complexes. Comme en bénéficient les gardes frontières allemands qui soutiennent le GSG-9, le GIGN allemand ! Deux certitudes : la facture n'aurait pas été la même, et il serait déjà en service !
Le premier hélicoptère H160 a été livré aujourd’hui 16 décembre par Airbus Helicopters à Marignane. Mais c’est à Istres (Bouches-du-Rhône), dans la DGA et donc très loin des FAGN (Forces Aériennes de la Gendarmerie Nationale) que l’appareil passera les six prochains mois. Explications pour comprendre un programme extrêmement atypique depuis ses débuts.
La gendarmerie reçoit deux nouveaux types d'hélicoptères simultanément, le H145D3 et le H160. Ce qui génère trop d'activités d'expérimentation simultanément, et face à l'insuffisance de place et de RH spécialisée dans ce domaine, les forces aériennes de la gendarmerie ont dû renoncer... à l'utiliser dans les six prochains mois, comme le reconnaît à demi-mot son chef dans une interview à paraître demain dans Air et Cosmos.
C'est assez rare, c'est donc la... DGA (Direction Générale de l'Armement) elle-même qui va procéder à l'expérimentation dans un premier temps, à Istres. Cela permettra aussi à la DGA de mieux appréhender, avant le Guépard, le H160 dans une configuration bien plus complexe que son propre H160 commandé par DGA EV et l'EPNER (École du Personnel Navigant d'Essais et de Réception). Le H160 de la gendarmerie est bien plus proche du Guépard que le H160 civil, même s'il en conserve des composants majeurs.
Par contre, il dispose déjà d'équipements de mission comme la boule optronique Euroflir 410 de Safran relocalisée dans le nez, alors qu'initialement, elle aurait pu rester à la porte de soute, comme c'est le cas pour les H160 loués par la marine et transformés -avec succès- par Babcock dans son usine du Canet-des-Maures (Var). Depuis ses débuts, le H160 gendarmerie a connu un sentier pas très rectiligne. La DGA en a commandé 10 dans le cadre du plan de soutien à l'aéronautique, durant le covid-19. Mais assez étonnamment, elle avait cru -et la gendarmerie aussi- pouvoir obtenir les premiers en moins de deux ans, et donc, en avoir au moins deux pour les JO 2024. En aéronautique, on le sait, ce ne sont pas les délais, de surcroît pour un appareil récent, qui devient un appareil de mission, et qui donc reçoit ensuite de fortes customisations.
Pourtant, le ministre de l'Intérieur y avait cru lui aussi, avant de sobrement reconnaître que ce serait impossible dans un délai pareil d'avoir à la fois les appareils prêts au vol avec un système de mission qui semble, en outre, extrêmement complexe. Comme le reconnaît, un brin gênée, la gendarmerie. En fait, le premier appareil n'arrive que maintenant, presque deux ans après la date annoncée à l'origine. Et sans le fameux système de mission qui, lui, n'arrivera peut-être que sous un an...
Il n'y a pas d'explication convaincante sur les motifs de ces nouveaux retards. Peut-être des composants étrangers à remplacer ? Peut-être une ingénierie mal ficelée ? Ou des gendarmes qui ont cru pouvoir charger la mule avec beaucoup (trop) de spécifications. Une hypothèse qui semble avoir gagné du terrain au fil des mois. Ou encore une supply chain pas au rendez-vous -elle fonctionne pourtant sur le H160...-, ou un fournisseur récalcitrant ?
Même des voix s'élèvent en gendarmerie pour interroger le choix de l'appareil, d'autres auraient même bien vu un H225 pour transporter le GIGN comme le RAID, et assurer d'autres missions complexes. Comme en bénéficient les gardes frontières allemands qui soutiennent le GSG-9, le GIGN allemand ! Deux certitudes : la facture n'aurait pas été la même, et il serait déjà en service !
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